ALLER À LA RENCONTRE DE LA BIBLE, c’est comme pousser la porte d’une grande et très ancienne bibliothèque…
Car la Bible est plus qu’un livre. Elle est en réalité la compilation d’un grand nombre de livres.
Ainsi, pour découvrir la fabuleuse bibliothèque que nous propose la Bible, il nous faut comprendre son système de classification.

 

#1 son architecture

Celle-ci est divisée en deux sections principales :

  • La première est la Bible hébraïque ou juive, que les chrétiens appellent Ancien (ou Premier) Testament. On y trouve de nombreux récits (et transcriptions de la tradition orale) d’époques différentes et aux styles variés. Ils ont été rassemblés et relus par les croyants juifs pour donner du sens à leur histoire et pour fonder leur foi et leur espérance. Elle a été écrite en hébreu, avec quelques passages en araméen.

    Au fil du temps et des guerres, des Juifs se sont dispersés partout dans le bassin méditerranéen. A Alexandrie, en Egypte, certains ne comprenant plus l’hébreu, la Bible hébraïque a commencé à être traduite en grec, la langue « universelle » de l’époque.

    Cette version s’appelle la Septante et contient un certain nombre de livres plus récents, rédigés ou déjà traduits en grec. Il s’agit des livres appelés deutérocanoniques.

  • La deuxième partie de la Bible chrétienne est le Nouveau Testament. Ces écrits furent rédigés en grec koiné, « commun », sur une période relativement courte, entre les années 50 après J.C. et le début du 2ème siècle au plus.

    Ces écrits sont des témoignages de la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ et de la vie et l’espérance des premières communautés chrétiennes, appelées églises.

 

#2 Son voyage jusqu’à nous

La Bible est un livre ancien… Sa transmission est-elle alors fiable ? Comment l’affirmer ?

Comme pour quasiment toutes les grandes œuvres littéraires de l’Antiquité, nous n’avons pas les documents originaux des textes de la Bible, mais ce n’est pas pour cela que sa transmission n’a pas été fiable.

Tout d’abord, vu l’importance religieuse des textes, les copistes appliquaient des méthodes de vérification précises. Pour la Bible hébraïque, les traductions d’aujourd’hui se basent sur le manuscrit dit de “Léningrad”, datant du début du 11ème siècle.

En 1947, a lieu la découverte des manuscrits de la mer Morte, dont un rouleau du livre biblique du prophète Esaïe. Anciens de plus de 1000 ans, il n’y avait pourtant que peu de variations significatives !

Pour le Nouveau Testament, le très grand nombre de manuscrits anciens en grec, latin, syriaque, etc., permet d’établir une version de référence de ce que devait être le texte original. Cette version est reconnue par les spécialistes. Les manuscrits, quant à eux, sont préservés dans les musées et bibliothèques du monde entier.

Ainsi, la grande majorité des traductions contemporaines de la Bible en français sont traduites directement de ces textes de référence en hébreu et en grec. Ces derniers sont publiés par la Société biblique allemande, la Biblia Hebraica Stuttgartensia (5è édition, 1997), la Septuaginta (révisée, 2006) et le Novum Testamentum Graece Nestlé-Aland (28è édition, 2012).

 

#3 Ses versions

Quelle est la différence entre Bibles catholiques et protestantes ?

Les juifs et les chrétiens accordent beaucoup d’importance à la Bible. Aussi ont-ils formalisé la liste des livres qui en font partie. Cette liste s’appelle le « canon ».

Pour le Nouveau Testament, toutes les confessions chrétiennes s’accordent depuis les premiers siècles sur le canon des 27 livres.

Concernant l’Ancien Testament, les protestants ont adopté au 16ème siècle le canon des 39 livres de la Bible hébraïque. Les catholiques et les orthodoxes y ajoutent plusieurs écrits, transmis par la traduction grecque de la Bible hébraïque, la Septante. Ceux-ci sont appelés deutérocanoniques.

Aujourd’hui, il existe des Bibles selon le canon protestant, des Bibles selon le canon catholique (les deutérocanoniques sont mélangés aux livres canoniques) et une troisième catégorie où les livres deutérocanoniques sont rassemblés à la fin de l’Ancien Testament (la TOB, ZeBible…). Certaines traductions contemporaines de la Bible proposent une version protestante et une version catholique et/ou œcuménique (la NFC, la Bible Parole de Vie). Enfin, dans la TOB 2010, on trouve les 6 livres deutérocanoniques reconnus par les chrétiens orthodoxes.

Une Bible… des Bibles…

Pourquoi tant de versions différentes de la Bible en français ?

D’abord, il existe des versions françaises anciennes, qui emploient un français quelque peu désuet, mais auxquelles certains restent très attachés (la Bible protestante Louis Segond 1910 ou la King James en anglais). Puis, certaines versions sont liées aux talents d’un traducteur en particulier, comme les Bibles Osty ou Chouraqui par exemple.

Mais aujourd’hui les versions principales de la Bible sont développées par des équipes de spécialistes afin d’éviter une traduction trop subjective. En ce qui concerne les versions contemporaines, chaque traduction de la Bible est le fruit de nombreux choix concernant le public cible, le niveau de langue utilisé et les aides aux lecteurs proposées (notes, références, introductions, etc). Une traduction doit respecter à la fois le texte d’origine et le lecteur. Chaque langue a son génie propre, sa grammaire, sa poésie. Rendre mot pour mot n’est pas vraiment « traduire » si le résultat est incompréhensible ! Le passage d’une langue à une autre implique la recherche du sens et de la forme équivalents.

Deux stratégies de traduction coexistent :

  • l’équivalence fonctionnelle ou dynamique, qui privilégie la compréhension du sens de l’original, en l’exprimant dans un français compréhensible et accessible

  • l’équivalence formelle qui suit au plus près l’original et aide le lecteur à connaître la langue source par des notes.

C’est une question de priorité !

Les traductions contemporaines combinent les deux dans des proportions variées.

En général, les traductions à équivalence formelle visent un public informé, avec des connaissances et des habitudes de lecture biblique.

Les traductions à équivalence fonctionnelle essaient d’attirer un lectorat nouveau, des jeunes notamment, ou bien des personnes souhaitant renouveler leur lecture. Mais à chacun de trouve la Bible qui lui parle le plus !

Enfin, certaines versions sont plus particulièrement liées à une confession chrétienne spécifique : c’est le cas de la Bible de Jérusalem pour les catholiques ou de la Bible Louis Segond (et ses révisions) pour les protestants. D’autres versions sont développées par des équipes œcuméniques.

Cliquez ici pour découvrir un site pour lire la Bible dans ses différentes versions, proposé par l’Alliance biblique française

 

#4 Son exploration

Explorer la Bible, c’est suivre une grande histoire…

Une autre façon d’envisager les choses, c’est de voir la Bible comme une histoire.

L’Ancien Testament s’intéresse à la nation d’Israël et à l’attente d’un Messie, qui viendra libérer le pays de ses envahisseurs. Dans le Nouveau Testament, ce libérateur tant attendu apparaît en la personne de Jésus.

C’est lui qui rassemble le tout et en fait une seule histoire.

La Bible déploie ainsi une ligne de temps, de la Genèse, le 1er livre, en passant par l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, jusqu’à l’Apocalypse, le dernier livre de cette immense bibliothèque.

La Bible parle de gens, comme vous et moi, qui trouvent leur place dans cette incroyable histoire.

Ainsi est-il important d’avoir cette vue panoramique, de survoler cette perspective, de voir comment chaque livre s’insère dans cette grande histoire, où chaque récit trouve sa place.

Cliquez ici pour découvrir un programme gratuit et clé en main pour Explorer la Bible, proposé par l’Alliance biblique française. N’hésitez pas à le découvrir !